Veröffentlichungen
ACTA ORGANOLOGICA 25 - Résumés
Judit Angster, Josef Angster et András Miklós
Mesures et essais acoustiques sur des tuyaux d'orgues
Les auteurs s'occupent depuis plusieurs années de recherche acoustique sur l'orgue à tuyaux. La recherche est exécutée en collaboration étroite avec des facteurs d'orgues. Dans ce contexte-ci, on rapporte en général le programme de recherche, quelques essais intéressants et leurs résultats.
Quelle influence exerce la vibration de la paroi du tuyau sur la qualité sonore du tuyau à bouche?
Les vibrations de la paroi du tuyau d'un principal 8' (tuyau Sol) ont été mesurées par une analyse modale. Les vibrations obtenues forcément de la paroi ont été examinées sur cinq tuyaux presque égaux (4' principal Ut). La teneur en étain et plomb de trois tuyaux y était pareille, mais l'épaisseur de la paroi était différente; sur trois autres tuyaux, l'épaisseur de la paroi était pareille, mais la teneur en étain et plomb était différente.
D'après les résultats de mesure, on ne peut pas répondre sans équivoque à la question posée au-dessus. On peut constater entre autres que la résonance des vibrations de la paroi ne doit pas se produire dans la proximité d'un son harmonique, autrement il y aura un battement désagréable.
Comment peut-on juger le caractère sonore d'une manière subjective et objective?
D'après les résultats de recherche de la psycho-acoustique, la qualité sonore est influencée essentiellement par le mouvement vibratoire du son. Pour être en état d'analyser le procédé du mouvement vibratoire, on a élaboré une méthode de mesure. On a constaté que les sons do tuyau avec les mouvements vibratoires analysés peuvent être bien e productiblement représentés et décrits.
Comment l'intensité de la pression influence-t-elle le son de tuyau?
L'influence objective et sujective des changements de pression sur le caractère sonore de tuyau a été discuté. Selon les résultats de mesure, on a élaboré le modèle d'un ordinateur, à l'occassion de quoi un orgue à traction mécanique et sommier à registres est décrit et le mode de fonctionnement du pied peut être examiné. A partir du moment, où la touche est enfoncée, la surface ouverte de la soupape, le déroulement de la pression dans la gravure et dans le pied, la vitesse du vent par l'embouchure et dans la lumière sont comptés. Par un tel modèle, il est possible de remplacer quelques expériences pour qu'on puisse économiser du temps et de l'argent.
Cette recherche est effectuée non seulement à cause d'une meilleure connaissance de la physique de l'orgue, mais les auteurs voudraient également aider les facteurs en face de leurs problèmes pratiques. Les expériences des facteurs, qui ont été accumulées pendent des siècles, pourraient être mieux expliquées à l'aide d'essais objectivs.
[Acta Organologica 25, 1997, 151-176.]
Werner Biebl
Traitement des parasites du bois
Afin d'éviter les éléments toxiques pour l'homme des produits combattant les parasites du bois et la réaction chimique qu'ils produisent sur les parties métalliques, on utilise de préférence aujourd'hui des gaz inertes comme l'azote et le dioxyde de carbone. Pour l'application, les orgues sont emballés dans des feuilles de matière plastique fines.
[Acta Organologica 25, 1997, 283-284.]
Bernhard Billeter
Jeu sur des orgues avec une étendue limitée du pédalier
Jusque vers la fin du XIXème siècle, on a construit des orgues avec un pédalier beaucoup moins étendu qu'aujourd'hui dans la région des Alpes. Les pédaliers avaient pour la plupart une étendue de C à f° (ut1 à fa2). Mais souvent, il n'y avait que douze notes de sorte que leur suite à partir de c° se répétait dans l'octave inférieure. Actuellement beaucoup d'organistes demandent une plus grande étendue, ce qui est très précaire du point de vue de l'entretien des instruments, puisqu'une extension du pédalier serait un désavantage non seulement pour l'état de construction original de l'instrument, mais aussi à cause de la place restreinte à l'intérieur, sovent aussi pour l'aspect extérieur.
Mais il est tout à fait possible de jouer sur de tels orgues non seulement des compositions, qui peuvent être exécutées manualiter ou qui n'ont besoin que de peu de notes à la pédale (par exemple la musique d'orgue du Sud de l'Allemagne des XVIIème et XVIIIème siècles), mais également des oeuvres d'une époque plus récente, qui demandent une plus grande étendue du pédalier. Il est en effet possible dans beaucoup de pièces d'orgue de jouer des notes de pédale de la partie supérieure une octave plus bas. Cette pratique peut se réclamer d'exemples de Johann Sebastian Bach et de César Franck, qui ont dû s'arranger de même de pédaliers d'une dimension différente.
[Acta Organologica 25, 1997, 295-302]
Hermann Fischer
Tuyaux de façade en bois
La technique de revêtir des tuyaux en boi (ou également en métal) d'une feuille d'étain ou d'argent est très vieille et était très répandue. Normalement les feuilles ont été collées sur la surface du bois polie et munie d'une couche de fond (ou sur un tuyau de plomb). Sur les très grands tuyaux en bois, on a également cloué les plaques d'étain.
L'existence de tuyaux en bois avec revêtement d'étain était limitée du point des vue de temps et de lieu. Nous trouvons de tels tuyaux dans la Hesse du Nord, dans la Thuringe du Sud, dans la Franbconie du Main et la Rhénanie Centrale, plus rarement en Souabe et dans la Bavière Ancienne. L'origine de cette pratique dépend sûrement de la localisationdes grands tuyaux de façade de la pédale (que l'on nomme plate-face en forme de harpe) à gauche et à droite de la façade principale. Il semble que cette évolution soit partie de la Franconie du Main vers la fin du XVIIe siècle et se soit répandue de là-bas vers le nord et l'ouest. Comme de tels tuyaux étaient beaucoup moins chers que les tuyaux en étain, il s'agissait d'une solution régionale de complaisance provenant de motifs économiques.
Il ne faut pas confondre les façades en bois avec les soi-disant «orgues en bois» (organa lignea), que l'on trouve entre environ 1490 et 1630. Ces orgues (comme par exemple l'orgue de la Silberne Kapelle à Innsbruck) résultent de l'influence de la Renaissance italienne.
[Acta Organologica 25, 1997, 267-274]
Hermann Fischer et Theodor Wohnhaas
L'histoire de l'orgue de Meinheim (Franconie centrale)
L'église protestante de Meinheim a reçu son premier orgue en 1715. Le facteur en était l'instituteur Matthias Stahl qui - cela n'était pas rare à cette époque - en plus de sa profession habituelle exerçait aussi le métier de facteur d'orgues. Cet instrument disposait de 8 jeux au clavier manuel et de 2 jeux à la pédale. La façade était plate en trois parties dont la partie centrale était la plus haute. Fait particulièrement remarquable, Stahl prévoyait une console indépendante. Quelques autres orgues de Stahl nous sont également connus: Weissenburg, école, 1721; Aha, 1722; Auernheim, 1724; Hüssingen, 1732.
L'instrument de Stahl a été remplacé en 1757 par un nouvel orgue de Caspar Moritz Nössler (Heilsbronn) de 10 jeux de clavier manuel et 2 jeux de pédale. La façade en cinq parties, dont deux tourelles rondes, existe encore. L'ancien instrument a été vendu à Hechlingen.
L'orgue Nössler a été refait en 1884 par G. F. Steinmeyer (Oettingen). En 1921 on a songé à le remplacer par un instrument neuf, mais une excellente restauration faite en 1929 a encore sauvé l'orgue. C'est seulement en 1948 qu'un nouvel orgue (II/17) de G. F. Steinmeyer & Cie. a été construit dans l'ancien buffet.
[Acta Organologica 25, 1997, 61-70.]
Sixtus Lampl
Protection d'orgues historiques et musée d'orgue
Le musée du château de Valley (Haute-Bavière) est l'oeuvre de l'auteur. Il fut fondé pour sauver de la ruine des orgues historiques qui, pour une raison ou une autre, ne purent rester dans leur lieu d'origine (église, salle de concert). Depuis, 40 instruments complets ont pu être rassemblés, auxquels viennent s'ajouter un grand nombre de consoles et d'autres éléments d'orgues. Ce musée compte plusieurs grandes salles-magasins. Certains instruments (du positif à l'orgue de 42 jeux) sont jouables. Ils peuvent être visités et sont régulièrement utilisés en concert.
[Acta Organologica 25, 1997, 285-294]
Alois Linder
Procédé pour la conservation de parties métalliques historiques
Pour ne pas avoir à changer des parties métalliques historiques au cours d'une restauration, il est bon de connaître quelques pratiques artisanales anciennes.
Une bonne technique concernant le traitement de surface du fer est le «noircissage» de celle-ci: la pièce a traiter est enduite d'huile et ensuite passée à la flamme. Avec ce procédé il se produit à. la surface une couche noire qui protege de la corrosion.
Des tiges de laiton cassantes deviennent souples si on les chauffes jusqu'à ce qu'elles deviennent rouges.
[Acta Organologica 25, 1997, 275-277]
Alfred Reichling
Le facteur d'orgues et son environnement.
Ou: Ressources de la facture d'orgues.
L'orgue n'est pas un instrument voué exclusivement au service du culte dans les églises. Il se faisait déjà entendre dans les arènes romaines. Aujourd'hui il apparait dans les synagogues, dans les salles de concert, dans les théatres, dans les grands centres commerciaux. Il contribue à l'animation dans certains restaurants. Il s'installe dans les résidences privilégiées.
L'activité des facteurs d'orgues englobe en premier lieu la construction de ces instruments, et, accessoirement, leur maintenance, leurs transformations et leurs relevages (en quelque sorte le corollaire d'une réhabilitation). De nos jours ces travaux se complètent par les copies, dites de style, et les reprises d'un modèle, suggéré par le commanditaire.
Chaque période stylistique, chaque finalité idéologique s'achemine inexorablement vers son extension, ce qui vaut au facteur de nouvelles commandes. Le réalisateur s'appuie sur les réussites comme sur les dérapages de ses précurseurs. L'histoire nous enseigne que la facture d'orgues vit sous l'obédience du progrès et de l'évolution des climats culturels: Une directive incontournable qui échappe à un conformisme statique et qui, de ce fait, se trouve écarté par la dynamique de la créativité. L'ouverture aux manifestations d'une inexorable évolution nous élève au-dessus d'une acceptation du déjà-fait. Cela nous permet d'affirmer que la facture d'orgues ne pourra continuer de vivre que par l'acceptation du changement.
[Acta Organologica 25, 1997, 9-28]
Alfred Reichling
Réciprocités entre la facture d'orgues et la promotion des témoins d'un passé privilégié de l'Orgelbewegung
L'Orgelbewegung a suscité, en Allemagne, un retour vers les instruments construits au 17èmee et au 18èmee siècle. Les découvertes accumulées lors d'investigations dans les équipements anciens ont présidé à l'élaboration de constructions neuves. Non sans d'inacceptables généralisations (p. ex. en ce qui concerne le rejet des entailles sur les bouches et le freinage de la pression du vent). Ainsi des constructions, que l'on estimait justifiées par le retour au passé, ont été adaptées à des conceptions quelque peu modernisées. Par ailleurs on négligeait souverainement les orgues du 19ème siècle. On les démolisait, on les transformait ou on modifiait leur équipement sonore. Actuellement ces instruments ont repris leur place dans une histoire non élaguée de l'orgue. Il est souhaitable qu'au moins quelques uns parmi eux ne soient pas victimes de la navrante intolérance d'une époque.
[Acta Organologica 25, 1997, 225-232]
Alfred Reichling
Combinaison de la traction mécanique avec un système pneumatique.
Principe «réformateur» d'Alois Fuetsch et autres essais des débuts du 20ème siècle
En 1907 le facteur Alois Fuetsch, de Lienz, a présenté à sa clientèle un système composite de traction qui amalgamait traction mécanique et commande pneumatique. La traction issue de la console relevait d'un apareillage mécanique. Un relais qui remplaçait la planche de l'abrégé actionnait par le vent les soupapes. Ainsi le retard des impulsions en provenance des claviers se trouvait très réduit et l'organiste conservait quelque peu la rassurante sensation de l'ouverture des soupapes. Heinrich Schiffner, de Prague, a préconisé une technique analogue. En 1909, à Admont, Matthäus Mauracher junior a doté l'orgue de son père d'une console pneumatique, qui, également avec le secours d'un relais, actionnait la vieille traction mécanique d'un orgue avec sommier à registres traînants.
[Acta Organologica 25, 1997, 255-260]
Hubert Sandtner
Traitement de surface du bois
Les surfaces de parties en bois (buffet, console, tuyaux, porte-vent etc.) peuvent être traitées de différentes façons, par exemple avec des vernis, des huiles ou des cires. L'article indique des recettes pour traiter les surfaces de bois entrant dans le cadre de restaurations d'orgues historiques.
[Acta Organologica 25, 1997, 279-282]
Hartwig Späth
Remarques sur la restauration et l'agrandissement des orgues de Altglashütten et Bühl-Neusatz
A l'origine, ces deux instruments étaient à un seul clavier avec sommiers à cônes. Dans les deux cas, le facteur avait à résoudre le problème suivant: les instruments devaient être restaurés avec l'ajout d'un deuxième clavier expressif. Pour ce clavier expressif, on n'a pas utilisé le sommier à coulisses habituel à ce moment-la, mais en se fondant sur ce qui existait déjà, on a construit un nouveau mécanique à cônes.
L'harmonisation n'a pas présenté de difficultés particulières. Parfois, on entendait un souffle assez fort dans les tuyaux ce qui est, sans doute, dû à la longue et anguleuse voie que le vent suit de la soupape au tuyau. Les entailles sont très importantes: elles donnent aux principaux leur sonorité typique et effectuent auprès des jeux étroits, une attaque plus précise. Ces entailles doivent être assez étroites pour être bien efficaces. Pour l'harmonisation, plus de dents et en même temps de plus grandes sont necessaires que sur un sommier à coulisses.
[Acta Organologica 25, 1997, 261-266]
Fritz Steinmeyer
Restauration de l'orgue de l'église de Maihingen
L'orgue de l'ancienne église des Minorites de Maihingen a été construit en 1737 par Johann Martin Baumeister de Eichstätt. Il y a plus de 100 ans qu'il n'avait pas été utilisé et de ce fait peu transformé. La restauration effectuée par la maison Steinmeyer (1988-90) s'est bornée à des réparations en vue de remettre l'orgue en fonction ou d'assurer celle-ci là où elle était défaillante. On s'est abstenu de faire des réparations d'ordre esthétique . L'article rapporte le déroulement de la restauration où l'auteur réfère sur le tempérament, le diapason, la pression, sommiers, mécanique, tuyauterie, soufflets et harmonisation.
[Acta Organologica 25, 1997, 239-248]
Manfred Tessmer
Comment le Clavier bien tempéré de Bach était-il accordé? La controverse autour des problèmes soulevés par le tempérament
Se référant à des publications parues au cours de ces dernières décennies, l'auteur cite des textes de contemporains de Bach et des écrits datant de la période d'après sa mort (de 1754 à 18O2), pour en conclure que le tempérament égal était déjà une option tout à fait légitime pour l'époque se situant autour de 17OO. Cette considération est significative non seulement pour l'interprétation de la musique du 18e siècle mais aussi pour la restauration d'orgues historiques.
[Acta Organologica 25, 1997, 177-202]
Klaus Walter
La construction de l'orgue Urban Kreutzbach en l'église St. Nicolai de Geithain et son histoire préliminaire (1842 - 1847)
Urban Kreutzbach (1796-1868), fondateur d'une importante manufacture d'orgues à Borna près de Leipzig, a construit entre 1845 es 1847 un orgue neuf (II/29) pour l'église de Geithain. L'histoire préliminaire mouvememtée de cet instrument nous donne une image intéressante de la situation dans la facture d'orgues en Saxe au milieu du 19ème siècle. Pas moins de douze facteurs d'orgues se sont présentés avec leurs références et leurs devis afin de présenter un projet définitif.
L'orgue a été transformé en 1902 par Alfred Schmeisser (Rochlitz) avec une traction pneumatique et sommiers à membranes. Il a été également aggrandi et a reçu un buffet neuf dans le style Art-Nouveau. Schmeisser a pourtant réutilisé beaucoup de jeux de Kreutzbach.
[Acta Organologica 25, 1997, 71-86.]
Rudolf Walter
Les orgues positifs des facteurs Silbermann de Strasbourg
Par orgues positifs l'auteur entend de petits instruments ne faisant pas corps avec les lieux qui les abritent et qui sont placés à la manière d'une armoire. On sait qu'André Silbermann a construit neuf instruments de ce type alors que trois seulement sont dus à Jean-André. L'ouvrage ne néglige pas les détails d'ordre technique et dégage six types de compositions. Parmi les positifs construits par André Silbermann, cinq étaient destinés à la pratique musicale à «domicile», les autres ayant servi au culte.
[Acta Organologica 25, 1997, 87-96]